Le Conseil des Ministres a approuvé un arrêté royal octroyant un statut complet aux aumôniers et aux conseillers moraux employés au sein des prisons.
Ces personnes acquièrent ainsi des droits relatifs à la sécurité sociale, un salaire évolutif selon l’ancienneté et de meilleures conditions de travail. Le statut s’applique aux personnes suivantes :
- les aumôniers rémunérés issus de cultes reconnus ;
- les conseillers rémunérés issus de cultes reconnus ;
- les conseillers moraux rémunérés issus d’organisations reconnues qui prestent des services moraux sur la base d’une conviction non-confessionnelle ;
- les volontaires qui assistent moralement ou religieusement les détenus au sein des établissements pénitentiaires.
Concrètement, les aumôniers de prison recevront un salaire plus correct en fonction de leur diplôme, ils pourront accumuler des droits sociaux et avoir droit aux congés de maternité ou de maladie. Leur traitement brut de base sera de 17.796 euros (non indexé), un salaire qui augmentera légèrement chaque année pour s’élever après 8 ans à 23.943 euros (non indexé). Le traitement brut indexé démarrera donc à 30.376 euros et s’élèvera à 40.868 euros après 8 ans (brut indexé).
Actuellement, les aumôniers et les conseillers de prison connaissent une « carrière plane » avec un seul saut salarial après 8 ans de service et pratiquement aucun droit social. Leur salaire a été fixé au niveau C, ce qui équivaut à celui du personnel de secrétariat.
Attirer les profils diplômés
Grâce à leur statut social, les aumôniers recevront un salaire qui donne accès au niveau B. Avec l’augmentation de celui-ci sur la base de leur ancienneté, ils bénéficieront des barèmes de base du niveau A (jusqu’à A2). Par ce biais, il devient possible d’attirer et de garder les profils diplômés.
Un aumônier qui débute sa carrière dans la première échelle de traitement gagnera ainsi entre 1.392,23 et 1.518,80 euros par mois. Avec huit années d’ancienneté, le salaire se chiffrera entre 1.873,13 à 2.043,42 euros par mois. Un aumônier en chef gagnera entre 2.444,54 euros et 2.666,78 euros net par mois.
Accompagnement religieux contre la radicalisation
Koen Geens : « Je me réjouis particulièrement de voir aujourd’hui que nous sommes capables d’offrir un statut complet aux personnes chargées du soutien moral aux détenus. Cela n’aurait pas été possible sans mes collègues du Gouvernement. Nous avons conjointement veillé à améliorer les services rendus aux détenus. Ce n’est que de la sorte qu’ils peuvent atteindre l'expiation et le repentir. »
Le projet s’inscrit dans le cadre des recommandations précédemment formulées par la Commission d’enquête parlementaire sur l’amélioration de l’accompagnement religieux et non-confessionnel. La Commission a soulevé qu’il est possible de lutter contre la radicalisation en proposant un accompagnement religieux, spirituel ou non-confessionnel adéquat aux détenus qui en ressentent le besoin.