C’est un projet de Koen Geens, ministre de la Justice. D’ici l’automne 2019, toutes les cellules des prisons belges devraient être équipées d’un téléphone. À l’heure actuelle, les prisonniers peuvent déjà téléphoner à leurs proches ou à leur avocat, mais uniquement à partir d’un téléphone situé dans les couloirs de leur aile. Et c’est un secret de polichinelle, certains détenus ont également, clandestinement, un GSM caché dans leur cellule.
À la prison de Lantin, d’ici la fin du mois, ce ne sera plus forcément nécessaire.
« Les téléphones seront installés dans toutes les cellules, en même temps », explique Marc Brisy, directeur de l’établissement pénitentiaire. « Ceci, pour éviter d’engendrer des frustrations chez les détenus de certains quartiers, par rapport à d’autres qui auraient déjà été équipés du système. »
Les téléphones seront placés sous gestion informatique. Chaque détenu aura un code d’accès et un compte qui lui sera propre.
Le système informatique permettra aux autorités de restreindre l’accès à certains numéros, ou encore de limiter le nombre d’heures d’appel. On peut logiquement imaginer que l’auteur d’un attentat à la pudeur ne pourra pas appeler sa victime, par exemple. Des dispositions particulières existeront également pour les détenus en maison d’arrêt ou de peine pour des faits de terrorisme.
« Les détenus pourront effectivement appeler partout… sauf restrictions émises par un juge d’instruction », précise encore le directeur de Lantin.
Plusieurs avantages
Selon Marc Brisy, la présence d’un téléphone dans les cellules présente plusieurs avantages.
« Pour les détenus, le prix des communications sera moins élevé », poursuit le directeur. « Les horaires pendant lesquels les détenus pourront appeler seront plus larges, ce qui leur permettra d’appeler, notamment, en soirée. »
Pour le personnel, a priori, il s’agirait également d’une bonne nouvelle. « Les agents n’auront plus à gérer les mouvements hors cellule. Avant, ils devaient aller chercher le détenu, l’escorter jusqu’au téléphone avant de le reconduire. Ce ne sera plus le cas. »
Existe-t-il un risque que les détenus puissent fomenter de mauvais coups, directement à partir de leur cellule ? Récemment, dans la presse flamande, un directeur de prison indiquait que ces risques existaient déjà lors des visites traditionnelles au parloir. Le projet sera évalué à terme. Notons enfin que les cellules du quartier des femmes sont déjà équipées d’un interphone, mais pour un usage interne uniquement.
Allison Mazzoccato