La Sûreté de l’Etat avait obtenu en 2010 le droit de recourir à de nouvelles méthodes spéciales de renseignement, les méthodes dites BIM (ou MRD), principalement utilisées dans la lutte contre le terrorisme. La Sûreté jugeait les compétences accordées par cette loi trop limitées.
En mai 2017, la nouvelle loi BIM est entrée en vigueur. A défaut de doubler les effectifs de la Sûreté comme le voulaient ses patrons, elle prévoit davantage d’instruments dans la lutte contre ceux qui font la propagande de la haine. La Sûreté en dressait un bilan ce mardi.
Une palette d'outils plus large
Pour la détection et la recherche de groupements et individus extrémistes, parmi lesquels les prêcheurs de haine religieux et idéologiques, la loi permet dorénavant à la Sûreté de l’Etat d’également utiliser des méthodes de renseignement comme l'utilisation d'identités fictives, l’interception des communications, le hacking d’ordinateurs, l’inspection d’habitations, le placement de caméras dans des lieux comme des box de garage et l’ouverture de colis postaux, dans les enquêtes concernant le terrorisme mais aussi l'extrémisme.
On a constaté au cours de différentes enquêtes liées au terrorisme que les suspects changeaient constamment de GSM et adaptaient régulièrement leur canal de communication. La nouvelle loi permet aux services de renseignement d’agir de la manière appropriée et avec la rapidité requise.
Des méthodes spéciales qui ont un coût
La loi autorise aussi la collaboration avec les sociétés de transports et de voyage: cette mesure aide le service de renseignement à localiser des personnes qui représentent une menace et à suivre leurs déplacements. Les entreprises privées de transport, comme des entreprises de location de voitures, des entreprises de services d’autobus, des entreprises de taxi et des entreprises de livraison de courrier et de colis, doivent désormais collaborer aux enquêtes de renseignement.
Jaak Raes, le patron de la Sûreté, se dit très satisfait de cette nouvelle loi. Le ministre de la Justice Koen Geens, précise que ces méthodes sont soumises à l'autorisation préalable des magistrats de la commission BIM des méthodes de renseignements, afin de garantir le respect de la vie privée.
En 2016, les coûts des méthodes spéciales de renseignement se sont élevés à 248 000 euros ; en 2015, ils s’élevaient à 209 860 euros. Par ailleurs, vendredi, le ministre de la Justice Koen Geens a prévu une provision de 30 814 985 euros au sein du budget terrorisme, dont 238 000 euros pour la Sûreté de l’Etat qui pourra ainsi embaucher 26 nouveaux membres du personnel. Aujourd'hui, la Sûreté compte 600 agents.
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