Un site répertorie désormais les noms des criminels les plus recherchés, condamnés en Belgique. La police veut faire collaborer les citoyens afin d’arrêter ces fugitifs.
Caroline FIXELLES
Soufiane Mezroui, Hilde Van Acker, Hicham Chaib, Marc De Block… Ces noms sont ceux des criminels les plus recherchés par la police, reconnus coupables de délits graves (terrorisme, meurtre, etc.) par un tribunal belge. Ces noms sont désormais recensés sur un site internet «Belgium’s most wanted», lancé hier par le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V), dans les locaux de la police fédérale à Bruxelles.
Inspiré de la liste «Most Wanted» des US Marshals, le site veut attirer l’attention du public sur ces criminels et faire appel à sa collaboration dans l’espoir d’arrêter ces fugitifs. «La recherche active est une priorité de la Police et de la Justice et contribue également au sentiment de sécurité des citoyens, a déclaré Koen Geens. Le crime ne peut et ne pourra jamais payer. On compte sur la collaboration des citoyens, comme c’est le cas pour les disparitions.»
Un focus sur 20 noms
Un outil qui est censé aider le FAST (Fugitive Active Search Team) de la police fédérale, créé en 1999, et qui a pour mission de rechercher activement les condamnés en fuite. Cette année, le FAST a déjà arrêté 278 fugitifs. «Cet outil manquait, reconnaît Martin Van Steenbrugge, chef du FAST. Tous les moyens peuvent aider.»
Si 1 700 fugitifs condamnés sont actuellement recherchés par le FAST, la liste compte aujourd’hui 20 noms. Ceux-ci ont été sélectionnés selon trois critères: ces personnes sont signalées au niveau international, toutes les techniques pour les retrouver ont échoué, le parquet a donné son accord.
«Il s’agit d’un focus sur 20 criminels car il faut être attractif. Mais ces noms pourront changer, explique Marco Van Laere, le patron de la direction des opérations de la police judiciaire. Par ailleurs, nous n’avons pas mis ces noms dans un certain ordre, comme le font les États-Unis. C’est une façon de montrer aux victimes, et à leur famille, que la police n’oublie pas ces criminels et les recherche 24 h/24.»
Une réunion tous les trois mois entre un magistrat de la Cour d’appel de Bruxelles et le FAST permettra d’actualiser la liste.
Et les faux tuyaux?
Sur le site, chaque photo de criminel est accompagnée d’un résumé des faits commis. Le public est invité à laisser des informations en ligne, sans obligatoirement s’identifier. Et les faux tuyaux? «C’est un risque mais si on ne fait rien, on n’a rien non plus» , dit Martin Van Steenbrugge. Une permanence sera assurée 24 h/24 et 10 enquêteurs se chargeront de trier les informations reçues.
Ce site est une transposition de ce qui existe à l’échelle européenne depuis cette année. Le 29 janvier dernier, le site «Europe’s Most Wanted» était en effet lancé, à l’initiative du FAST. Depuis, 8 fugitifs ont été arrêtés grâce aux indices de la population.
Le site: www.mostwanted.federalepolitie.be