Les bourgmestres, la police et la Sûreté de l’Etat doivent pouvoir obtenir des informations plus facilement et agir de manière préventive s’agissant notamment de la lutte contre le terrorisme, estime le bourgmestre d’Anvers et président de la N-VA Bart De Wever dans un entretien publié samedi par “Gazet van Antwerpen” et “Het Belang van Limburg”.
Il propose la rédaction d’un “Patriot Act” inspiré de l’exemple américain. “C’est quand même fou que je ne puisse intervenir qu’après la perpétration d’une infraction, alors que je sais où se trouvent les jeunes radicalisés. Je ne peux pas faire fermer une maison suspecte, je ne peux pas mettre de téléphone sur écoute ou faire enfermer quelqu’un de manière préventive. Avec une gouvernance renforcée, ce serait possible”, explique le bourgmestre d’Anvers. M. De Wever prépare des initiatives législatives afin de mettre un “Patriot Act” sur la table du gouvernement à la rentrée. “C’est une priorité absolue” , estime-t-il.
Le président de la N-VA veut également faire interdire le soutien au groupe Etat islamique, exige que le financement des mosquées soit supervisé et entend que les combattants revenant de Syrie puissent être incarcérés.
La présidente de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten, a réagi à la proposition de Bart De Wever. Elle rappelle que les Etats-Unis ont dû voter l’année passée un “Freedom Act” pour imposer notamment de nouvelles limites à la National Security Agency (NSA). “Dire qu’il faut choisir entre sécurité et liberté, c’est créer un faux dilemme” , affirme-t-elle. “Nous pouvons et voulons avoir les deux.” Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), a également réagi dimanche. “La peur est mauvaise conseillère pour les dirigeants” , a-t-il déclaré. (Belga)