Le protocole d'accord obtenu vendredi entre le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) et les syndicats a été refusé lors des assemblées de gardiens qui se sont déroulées jusque maintenant dans les prisons francophones du pays. Interrogé par la RTBF, Koen Geens attend "les comités techniques et nationaux des différents syndicats qui auront lieu en début de semaine. J'ai bien compris que la base ne veut pas de ces propositions. Mais j'attends toujours le 'non' officiel. Depuis le début, j'ai tenu une ligne très correcte en matière de surpopulation. Je l'ai réduite, autant que faire se peut. On est à 10% pour l'instant, c'était beaucoup plus grave avant. Le rapatriement des illégaux, la surveillance électronique à partir du 1er mai, la détention préventive, les internés: j'ai essayé de faire avancer tout cela par le biais des différents projets 'Pot-pourri'".
"Nous sommes un des seuls secteurs où il y a un accord social sur le congé avant pension à 58 ans, en 2018. Nous avons fait de notre mieux pour tenir nos engagements" poursuit-il.
"Il faudra à tout prix que je retourne auprès du gouvernement"
En cas d'échec officiel, Koen Geens peut-il encore faire d'autres propositions? "Je dépasse déjà le cadre budgétaire qui m'est attribué par le gouvernement. Donc il faudra à tout prix que je retourne auprès du gouvernement. Je prône le dialogue social donc je vais continuer à bien m'entendre avec les syndicats. Pour l'instant, j'ai donné ce que je pouvais donner: 311 agents pénitentiaires de plus, 68 agents administratifs de plus, 26 corps de sécurité de plus. C'est énorme en ces temps difficiles".
Koen Geens reconnaît que la situation est "humanitairement difficile" pour les détenus: "Pour l'instant, la police, la Croix-Rouge, la Protection civile et les directions des prisons font le nécessaire. Si la situation ne s'améliore pas, le gouvernement devra s'entendre pour rendre un service plus encore plus humain. Il faudra faire cela de concert avec les gouverneurs. Je n'aime pas utiliser le terme de 'service minimum', mais il faut assurer un service raisonnable avant la fin des grèves. Et le gouvernement devra se concerter dans les 24 heures qui viennent, en attendant la réaction officielle des syndicats. C'est urgent. Dans certaines prisons, c'est le chaos".
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