Depuis le 20 avril dernier, la Belgique échange ses données ADN avec l’Allemagne. Les résultats sont hyperencourageants puisque la comparaison des données contenues dans la banque belge (37.200 personnes fichées et 4.000 traces enregistrées) et celles de la banque allemande (800.000 individus et 250.000 traces) a permis d’établir 2.943 correspondances entre un profil belge et un profil allemand ! Cela permettra de relancer des enquêtes voire même d’identifier des auteurs.
Les dossiers concernés sont parfois très graves avec 52 correspondances dans des affaires de meurtre et 91 dans des affaires de mœurs. « Cela ne signifie pas que nous avons chaque fois un individu pour une trace relevée », nuance Vanessa Vanvooren, la directrice de la banque de données belge. « La correspondance se fait parfois entre deux traces. Mais cela reste évidemment très intéressant pour un enquêteur d’apprendre qu’un suspect a peut-être sévi en Belgique et en Allemagne. »
Contre le terrorisme aussi
Le ministre de la Justice Geens est enthousiaste. « Ces échanges nous permettront de mieux combattre le crime organisé, certainement dans la zone frontalière où les auteurs franchissent souvent la frontière pour aller commettre leurs méfaits. Cela vaut certainement aussi pour la recherche de suspects ou pour les enquêtes sur des auteurs de faits liés au terrorisme, qui opèrent au sein d’un réseau international. Nous serons en mesure de détecter plus rapidement les auteurs et de les déférer en justice. »
La Belgique échange déjà ses données avec la France (où sont fichés 2,5 millions d’individus !) et avec les Pays-Bas. « Nous allons bientôt, ici en mai, échanger avec le Luxembourg, autre pays limitrophe », annonce Cédric Visart de Bocarmé, procureur au parquet fédéral. « Mais l’idée est, au final, d’échanger avec les 28 pays de l’Union européenne. En matière de terrorisme, on fait régulièrement des correspondances entre banques belge et française. »
Actuellement, 22 pays européens ont une banque de données ADN opérationnelle.