Le premier procès pour assassinat jugé par un tribunal correctionnel s’est achevé hier matin. Les crimes étaient jusqu’ici jugés devant les cours d’assises mais la réforme Pot-Pourri du ministre de la Justice, Koen Geens, est passée par là. “Plusieurs autres dossiers criminels nous arrivent dans les prochaines semaines” , indique Luc Hennart, le premier président du tribunal francophone de première instance de Bruxelles.
L’objectif avoué du ministre était de réduire la longueur des procès d’assises, qui alignaient parfois des dizaines de témoins répétant tous la même chose. Avec au final, un temps inouï passé pour pas grand-chose.
Selon Luc Hennart, connu pour sa sévérité vis-à-vis du ministre Geens, il s’agit d’une “grande illusion d’économie. Je veux me montrer le plus optimiste possible mais on est face à des défis pas négligeables. Toutes ces affaires étaient jugées de manière définitive et là, on a un double degré de décision” , avec la possibilité d’interjeter appel.
“À très brève échéance, on va voir quel va être l’effet concret de la réforme sur notre organisation. Mais c’est un accroissement de la charge du tribunal. On essuie les plâtres, on essayera de se débrouiller et on nous dira ‘à vous de vous organiser’ ” , ironise le président Hennart.
Le procès de Jenefer Ignacio (lire ci-contre) a pris trois jours, soit deux fois moins qu’escompté devant les assises. Mais il n’y avait ni témoins, ni parties civiles. Que se passera-t-il quand la défense citera 10 témoins à comparaître, comme c’est son droit ? On le saura très vite.
Ju. B.