"Les services nationaux et bruxellois vont davantage s'engager à collaborer à tous les niveaux – judiciaire et policier – et je crois que, sur papier, nous avons tout réalisé pour y arriver, et il faut maintenant le faire sur le terrain."
Sur le plateau des Décodeurs RTBF ce dimanche, le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) s'est dit satisfait du plan de lutte contre la radicalisation présenté vendredi en conseil des ministres par le N-VA Jan Jambon. Sur papier du moins.
Sur papier, il y a des millions d'euros. Sur papier, il y a un millier d'hommes. Sur papier, communes et fédéral communiquent mieux. Sur papier, tout va bien. Sur papier, on lutte bien contre le radicalisme.
Partage d'informations
Et sur le terrain ? On s'attend à ce qu'il y ait "partage du secret, partage de l'information entre le préventif et le répressif de sorte que l'on sache mieux suivre, de très près, ceux qui vont partir en Syrie par exemple". Les "local task force" (les groupes d'intervention locaux) devront assurer ce lien.
Mais il s'agira aussi de lutter contre "l'économie illégale", ajoute Koen Geens, avec notamment le "blanchiment en matière de jeux de hasard par exemple". Mais, dans le viseur, il y a également "la criminalité sous-jacente : la drogue, le trafic d'armes, etc.". Bref, "on va augmenter la capacité aussi au niveau judiciaire", assure-t-il.
Et sur le terrain ? Certains craignent que les épaules des polices locales, bruxelloises essentiellement, ne ploient sous ces nouvelles responsabilités de pseudo-agents secrets de quartier. Pas de panique, assure le ministre de la Justice, la Sûreté de l'État va redoubler d'efforts dans les communes de la capitale. Sans oublier que "le judiciaire et la police judiciaire seront renforcés" eux aussi. "Je crois donc que la police locale sera bien supportée."
Pas de stigmatisation
Et le terrain, celui du terreau du terrorisme, est-il exclusivement bruxellois ? Ne fallait-il pas un plan plus national encore, comme le suggérait, non sans agacement, le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir (PS). Koen Geens répond par l'exemple : "La Justice reçoit 17 millions au niveau bruxellois, par rapport à 102 millions pour le niveau national; je crois que 17 sur 102, c'est une belle traduction du poids bruxellois dans le terrorisme. Pas plus que ça. On ne veut surtout pas stigmatiser, et on sait par exemple que Vilvorde – qui est aussi impliqué – ou Anvers, Charleroi ou Liège sont aussi des terrains où il faut être attentifs".
Sur papier, tout le monde devrait être content. Reste maintenant à le vérifier sur le terrain.
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