Le gouvernement fédéral a décidé aujourd’hui, en première phase, de la répartition des 400 millions qui avaient été promis pour la lutte contre le radicalisme et le terrorisme. 72 millions iront à la Justice. Cela signifie que 62 magistrats supplémentaires rejoindront l’Ordre Judiciaire et que 261 personnes supplémentaires seront recrutées comme personnel judiciaire.
Le gouvernement a également pris une décision sur le Plan d'action contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme dans la Zone du canal. Le Ministre de la Justice, Koen Geens, s’associe totalement, pour ce qui concerne le volet Justice, à l'approche en chaîne du plan et réserve 17 millions d’euros à cet effet. Des efforts supplémentaires seront déployés pour renforcer le Ministère public et les parquets de Bruxelles et Halle-Vilvorde.
Du fait de l'attention accrue de la police et de l'intensification du maintien administratif, plus de dossiers devront être traités. En effet, tous les dossiers qui sont liés au phénomène de la radicalisation seront considérées comme prioritaires. Il s'agit en l’espèce du suivi intensif des Foreign Fighters et des phénomènes qui vont souvent de pair, comme le trafic de drogue, le trafic d'armes, les faux documents, les marchands de sommeil et autres activités illégales.
L'approche ne se limitera pas aux 8 communes du Plan d'action. Le Ministère public veut une approche uniforme des deux arrondissements judiciaires, Bruxelles et Halle-Vilvorde. Parce que la charge de travail augmentera, des moyens supplémentaires seront dégagés pour les 2 parquets locaux, le parquet fédéral, le parquet général de Bruxelles et le siège. Il s'agit concrètement de 20 magistrats supplémentaires et de 90 personnels judiciaires. Au SPF Justice également, 5 personnes supplémentaires seront affectées au service des frais judiciaires. 17 millions d’euros sont réservés à cette fin.
En tant que Ministre de la Justice, le Ministre Geens est également responsable du suivi des mosquées, lieux de culte et établissements pénitentiaires, et, en cette qualité, suit depuis un certain temps déjà les projets relatifs à l'approche de la radicalisation. Il y aura ainsi un renforcement du suivi du mécanisme d'enregistrement des mosquées et lieux de culte et un accroissement de la vigilance dans les prisons. 12 agents supplémentaires seront affectés à cette mission : inspecteurs, analystes et personnel administratif.
En plus de la région bruxelloise, l'approche judiciaire du terrorisme sera renforcée dans l’ensemble du pays. Ainsi, les cours et tribunaux seront renforcés de 42 magistrats et 126 collaborateurs. 47 personnes supplémentaires seront affectées à la sécurité des bâtiments judiciaires. Le budget réservé à cette fin est de 10,8 millions d'euros.
Les programmes de déradicalisation à Ittre et Hasselt recevront un renfort de 36 gardiens. Ce personnel a reçu une formation complète dans cette problématique afin d’être en mesure de faire face à tous les problèmes possibles auxquels il peut se trouver confronté. En ce qui concerne le personnel de sécurité qui accompagne les détenus pour terrorisme lors des transfèrements, 26 assistants de sécurité supplémentaires seront recrutés. Le budget est ici de 6,8 millions d'euros.
Le Sûreté de l'Etat se verra attribuer 103 collaborateurs supplémentaires. En outre, d'importants investissements seront réalisés dans du matériel de renseignement spécialisé. Le budget supplémentaire s'élève à 11,5 millions d’euros.
Les budgets consacrés aux frais, en croissance, d’actes d’enquête, comme l'analyse des traces, les analyses ADN, etc., seront augmentés de 16 millions d'euros.
Afin de mieux doter les mosquées agréées en imams, 80 imams supplémentaires seront reconnus par le biais du financement des cultes reconnus. Le budget prévu est de 3,3 millions d’euros. Enfin, 6,9 millions d’euros de moyens supplémentaires seront investis dans le Central Technical Interception Facility (CTIF), le service conjoint de la Justice et de la Police qui règle les écoutes téléphoniques et les interceptions de communications.