On sait que les établissements pénitentiaires constituent un terreau favorable à la radicalisation de certains détenus. La lutte contre l'endoctrinement extrémiste figurait d'ailleurs dans les douze mesures contre le terrorisme annoncées par le gouvernement Michel à la mi-janvier, au surlendemain de l'intervention anti-djihadiste de Verviers.
Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) a finalisé son plan contre la radicalisation en prison. Il s'organise autour de quatre axes majeurs. Le principal d'entre eux concerne les détenus susceptibles de choisir la voie de l'extrémisme ou ceux condamnés pour des faits liés au terrorisme sans pour autant être considérés comme recruteurs. L'idée est de les laisser dans un environnement « normal », mais en les faisant suivre individuellement par le personnel et des conseillers islamiques. Les cas les plus inquiétants – ceux qui sont susceptibles d'attirer d'autres détenus sur le chemin du djihadisme – seront incarcérés dans une des deux sections particulières qui leur seront réservées. L'une sera créée à Ittre (26 places) et l'autre à Bruges (16 places). Il ne s'agit pas de zones de haute sécurité mais bien de sections où l'accompagnement serait plus « pointu ». Les détenus suspectés de préparer des actes terroristes seront placés, eux, en cellule de haute sécurité.
Des conseillers spirituels dans les prisons
Le plan contre la radicalisation passe également par l'augmentation des imams et conseillers islamiques dans les établissements pénitentiaires. Ils ne sont que 18 actuellement ; il y en aura 9 de plus d'ici la fin de l'année. Et le ministre souhaite aussi que davantage de bénévoles musulmans interviennent comme conseillers spirituels dans les prisons.
Le personnel pénitentiaire n'est pas oublié : les travailleurs des prisons seront préparés à la détection de la radicalisation, dans leur formation de base pour les nouveaux engagés, ou par e-learning pour les agents déjà en fonction.
Le dernier axe majeur du plan Geens contre la radicalisation en prison vise à l'optimisation des contacts entre établissements pénitentiaires, Parquet fédéral et services de renseignements.