Sur les 12 derniers mois, on a créé 34% d’entreprises en plus en Belgique, grâce aux mesures de simplification inscrites dans le nouveau Code des sociétés.
Entrée en vigueur le 1er mai 2019, la réforme du Code des sociétés a eu aussitôt un impact sur la création d’entreprises en Belgique. Sur les douze derniers mois (à fin avril 2020), 32.707 nouvelles sociétés ont vu le jour, soit 34% de plus qu’un an avant, selon le premier Baromètre des entreprises publié par la Fédération du notariat (Fednot). Objectif atteint donc pour le législateur qui, en approuvant les modifications du Code proposées à l’initiative du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V), visait précisément à promouvoir l’esprit d’entreprise en facilitant l’accès à la création d’affaires. Cette augmentation «s’explique notamment par la flexibilisation accrue du droit des sociétés », souligne le notaire Frédéric Magnus dans le communiqué. La suppression de l’exigence d’un apport minimum de capital pour certaines formes de sociétés, entre autres pour les SRL (sociétés à responsabilité limitée), a joué un grand rôle dans cette évolution. La SRL très populaire
La grande majorité des nouvelles entreprises ont en effet adopté la forme de SRL : 96% d’entre elles ont privilégié ce régime qui permet de constituer son entreprise sans capital de départ. A l’opposé, la société anonyme se fait rare: sur les douze mois, on en a créé 20% de moins que sur la même période de 2018-2019. Cela correspond également aux vœux du législateur, qui a prévu de réserver désormais cette forme aux grandes entreprises et aux sociétés cotées. Au niveau des Régions , la Flandre s’est avérée la plus dynamique avec 20.242 nouvelles sociétés, en hausse de 42,1% sur un an. La Wallonie suit à bonne longueur, avec 7.122 nouvelles entreprises et une progression de 35,6%, la Région bruxelloise fermant la marche avec 5.343 créations (+9,3%). La crise du Covid-19 se reflète déjà dans ces statistiques. Fednot relève que la belle progression du nombre de créations s’est interrompue à la mi-mars, au début du confinement. Interruption de tendance qui s’est évidemment prolongée durant l’ensemble du mois d’avril . Du coup, l’augmentation du mois de mars n’est plus que de 16%, après +34% en février, tandis qu’avril s’est soldé par un recul de 13,9%. «La crise a un impact dommageable pour de nombreux professionnels qui préfèrent parfois attendre un contexte plus favorable avant d’envisager un passage en société», conclut Frédréric Magnus. Pour les mêmes raisons, le bilan de ce mois de mai risque d’enregistrer également une baisse. Et il sera très intéressant de guetter la statistique de juin, afin de découvrir si le déconfinement aura permis de réamorcer la pompe.
Michel Lauwers