304.317 heures, soit 11 % de la capacité totale d’enquête, représentent tout le temps consacré par la police judiciaire fédérale à la lutte contre le trafic de drogues. Les faits de drogues sont en constante augmentation. La députée CD&V Nahima Lanjri a interrogé le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice, Koen Geens, sur l’approche de cette problématique à la suite des incidents survenus à Anvers.
Les faits de drogues en constante augmentation
Le nombre de faits de drogues enregistrés par la police, tels que la consommation, la possession ou le trafic de drogues, est en constante augmentation, pour passer de 52.658 faits en 2015 à 58.112 en 2018. Les infractions les plus courantes concernent le cannabis (39.846 faits en 2018), suivi par la cocaïne et l'ectasie/les amphétamines.
Les faits les plus régulièrement enregistrés portent sur la possession de drogues. En fonction de l’arrondissement judiciaire, le trafic de drogues arrive généralement en deuxième position, suivi par l'importation et l’exportation de drogues.
Les mérites du Stroomplan
Le grand mérite du Stroomplan est celui de la coopération multidisciplinaire. En outre, il convient de porter une attention particulière à la zone portuaire et la considérer comme étant une zone à part entière. Ces prochains mois, les autorités judiciaires analyseront, conjointement avec les partenaires concernés, si un plan de sécurité visant toutes les formes de criminalité au sein de la zone portuaire, peut remédier, en complément du Stroomplan, au phénomène de la violence.
Nahima Lanjri : « Anvers semble être la ville de tous les dangers. Ce n’est qu’avec une coopération intense que nous pourrons lutter contre les bandes de trafiquants. Il convient de coopérer non seulement au niveau local, fédéral et entre les différents services, mais également à l’échelle internationale. A présent, nous devons évaluer le Stroomplan, le rectifier si nécessaire et surtout continuer à garantir la sécurité des citoyens. »
Coopération avec les Pays-Bas
Le renforcement de la coopération policière et judiciaire entre la Belgique et les Pays-Bas, en mettant l’accent sur les problèmes spécifiques qui surviennent dans la région de la Campine-Meuse, est également en plein développement. Le 2 décembre dernier, le Ministre Geens et le Ministre De Crem ont assisté, conjointement avec le Ministre néerlandais de la Justice Grapperhaus, à une conférence ministérielle belgo-néerlandaise afin de conclure des accords sur l’approche conjointe à adopter pour lutter contre cette criminalité organisée transfrontalière.
Anvers est championne en matière de détention de drogues, le Limbourg champion pour leur fabrication
Le nombre de faits enregistrés pour possession de drogues en 2018 est le plus élevé dans l’arrondissement d’Anvers (6.867 faits), de Flandre orientale (6.079 faits) et de Bruxelles (5.955 faits pour la Région de Bruxelles-Capitale et 1.425 faits pour Hal-Vilvorde). A cet égard, il s’agit principalement de la détention de cannabis.
Lorsqu’il est question de fabrication de drogues, le Limbourg est en tête de liste avec 222 faits enregistrés en 2018. Anvers et la Flandre orientale emboitent le pas avec respectivement 185 et 120 faits enregistrés de fabrication de drogues. Ici aussi, il s’agit surtout de cannabis.
Nombre record de saisies de plants de cannabis
Chaque année, les polices locale et fédérale mettent à jour un bon millier de plantations de cannabis en Belgique. L’année 2018 a battu le record avec 422.261 plants de cannabis saisis, issus de 1.006 plantations. A titre de comparaison : il était question en 2017 de 416.576 plants issus de 1.234 plantations.
Au total, ce sont en 2018 301.483 kilos de drogues saisies dans la banque de données de la police fédérale. Il s’agit principalement de pilules d'ectasie (225.908 kg), suivies par la cocaïne (53.032 kg) et la marihuana (17.290 kg).