La Belgique à la tête d'une opération pour anéantir Amaq, "l'agence de presse de l'EI"
Amaq, un des principaux organes de propagande du groupe terroriste Etat islamique (EI), en quelque sorte son "agence de presse", est aujourd’hui hors d’état de nuire. C’est le résultat d’une vaste opération, qui a mobilisé 100 personnes, et qui a été lancée sous la direction du juge d'instruction belge spécialisé dans la cybercriminalité et le terrorisme et du Parquet fédéral, qui a confié l'enquête à la Police judiciaire Fédérale de Flandre orientale. La Belgique a été soutenue par Europol, Eurojust, et diverses forces de polices étrangères.
En clair, selon Eric van der Sypt, porte-parole du parquet fédéral qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse à La Haye ce lundi après-midi : l’Etat Islamique n’est plus présent actuellement sur internet, mais "on verra combien de temps cela leur prendra pour revenir".
Pour retirer la propagande djihadiste du web, les services d'Europol ont collaboré avec les fournisseurs de contenu, comme l'explique Catherine de Bolle, la directrice d'Europol: "Ce que nous faisons ici, c'est un monitoring des social media, par exemple Telegram. On regarde si les messages sont conformes avec la législation ou si c'est vraiment de la propagande djihadiste ou terroriste, et puis on demande à Telegram s'ils peuvent retirer ça d'internet. C'est leur propre décision de retirer ou non cela des médias sociaux"
L’attaque, qui n’était pas la première, a duré deux jours et s’est terminée ce dimanche 24 novembre. Au total, 26.000 comptes, sites et canaux de communication ont été désactivés grâce à la collaboration entre 12 États membres de l'UE. "Les investigations sont toujours en cours", a précisé Patrick Willocx de la police judiciaire fédérale de Flandre-Orientale, indiquant que ces chiffres n’étaient dès lors pas définitifs.
La Belgique étant très impliquée dans "ce coup dur" porté à l'Etat islamique, devons nous dés lors craindre des représailles de la part du groupe terroriste? La réponse est plutôt pragmatique. "Pour la police fédérale aussi bien que les autorités judiciaires, c'est notre travail de combattre les organisations terroristes", précise Patrick Willocx.
Une arrestation en Espagne
L’opération était "compliquée" affirme une source proche du dossier. Il a fallu presque un an pour la mettre en place. Les experts techniques d’Europol ont fait face à des barrières auxquelles ils ne s’attendaient pas.
Le groupe terroriste cherche depuis lors à relancer Amaq, sans y parvenir à ce stade. Une tentative similaire de suppression d'Amaq avait été menée par la police en 2018 mais le groupe terroriste avait alors réussi à remettre son organe de propagande sur pied.
Cette opération a aussi mené à l’arrestation aux îles Canaries (Espagne) d’un homme suspecté d’être à l’origine de la diffusion de propagande terroriste sur internet.
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