Au premier semestre 2018, 3.924 conducteurs ont été verbalisés pour conduite sous l’emprise de la drogue, dont 1.860 jeunes hommes âgés de 21 à 30 ans. En Wallonie, il y avait un total de 859 infractions constatées, concernant quasi exclusivement des hommes (792). Ces chiffres pourraient bondir au premier semestre 2019.
Sur proposition du ministre de la Justice Koen Geens, le Conseil des ministres a approuvé, ce vendredi, un dernier arrêté royal permettant d’avoir recours aux collecteurs de salives. L’usage de ce dispositif doit être complètement contraignant sur le plan juridique pour pouvoir être considérés comme une preuve matérielle lors d’une procédure. Seuls les laboratoires agréés pourront procéder à l’analyse des collecteurs de salive. Les agents recevront une formation à l’utilisation de cet appareil.
Plus rapides
« Nous l’attendions depuis très longtemps. À partir du mois d’avril, nous devrions pouvoir lancer l’usage des collecteurs de salive sur le terrain afin d’effectuer les tests encore plus rapidement qu’aujourd’hui », a indiqué le ministre Koen Geens. Les tests actuellement utilisés détectent la présence de stupéfiants, mais ne peuvent pas quantifier les substances prises. Un médecin doit se rendre sur place ou le contrevenant doit être conduit à l’hôpital pour effectuer un prélèvement sanguin complémentaire.
« En matière de drogue, les amendes sont plus sévères que pour l’alcool, entre 1.600 et 16.000 euros. C’est d’office le passage devant le tribunal de police. La déchéance du permis est prononcée pour une durée déterminée au procès », indique Benoît Godart de l’Institut Vias. En cas de récidive dans les trois ans, le contrevenant s’expose à un emprisonnement d’un mois à deux ans de prison, et/ou une amende de minium 3.200 euros et une déchéance du droit de conduire de 3 mois à 5 ans.
« Les sanctions sont plus lourdes car les effets de certaines drogues sont totalement incompatibles avec la conduite », explique Benoît Godart. À cause du cannabis, la coordination des mouvements est réduite et la mémoire affectée. Le risque d’accident mortel est doublé. Les drogues stimulantes telles que les amphétamines, l’ecstasy et la cocaïne peuvent pousser le conducteur à adopter une conduite plus téméraire, plus rapide et plus agressive, avec une prise de risques accrue alors qu’il a moins le contrôle sur son véhicule.
« C’est surtout la combinaison de drogues entre elles ou avec de l’alcool qui altèrent le plus les capacités. Il arrive que des personnes soient positives aux six drogues détectées par l’actuel test », conclut le porte-parole de Vias.
Yannick Hallet