Invité par la RTBF, dimanche midi, Koen Geens, le ministre CD&V de la Justice, a commenté un sondage selon lequel 90 % des personnes interrogées estiment que la justice dispose de trop peu de moyens. Le ministre a reconnu que, en effet, s’agissant des prisons, des infrastructures, du nombre de magistrats et de personnel, la Belgique finançait moins sa justice que d’autres pays et il a affirmé que s’il recevait 200 millions supplémentaires il en serait heureux. Boutade quand on sait dans quelle voie d’économies budgétaires est entré le gouvernement fédéral.

M. Geens n’en a pas moins insisté sur le fait qu’il avait utilisé à 100 % les moyens dont il disposait et a dit qu’il allait se battre pour que les internés bénéficient de soins médicaux améliorés et pour que le personnel des greffes soit renforcé.

A propos de la misère de la justice bruxelloise, il a estimé que le cadre du tribunal de première instance était passé, BHV judiciaire oblige, de 97 à 122 magistrats et qu’il n’en manquait que quatre… Pas de quoi se plaindre, donc, a-t-il conclu. Luc Hennart, le président du tribunal, appréciera.

Vivent les cours criminelles

Par ailleurs, s’agissant de la suppression de la cour d’assises, à laquelle 86 % des sondés sont fidèles, M. Geens, relevant au passage que “La Libre” s’intéressait beaucoup (trop peut-être ?) au sujet, a défendu le projet de création d’une cour criminelle composée de magistrats professionnels et de citoyens. Dans quelles proportions ? Le ministre a répondu qu’à ce sujet, rien n’avait encore été décidé.

Une telle instance aurait, dit-il, l’avantage d’être moins chère et plus efficace que la cour d’assises, surtout dans les dossiers de terrorisme et de grande criminalité, tout en s’ouvrant largement aux témoins et aux experts.

Surtout, a-t-il conclu, on donnerait enfin aux condamnés le droit d’interjeter appel, ce que la cour d’assises ne permet pas, lacune grave aux yeux du ministre. Et de bien d’autres.

J.-C.M.