Les ministres de la Justice, Koen Geens (CD&V), et de la Santé publique, Maggie De Block (Open VLD), ont annoncé mercredi l’ouverture d’une unité de soins pour femmes internées à Zelzate, en Flandre-Orientale. A partir de la mi-mai, les premières patientes concernées seront accueillies au Centre psychiatrique Sint-Jan-Baptist, où 20 places leur sont réservées.
Actuellement, en Flandre, une cinquantaine de femmes qui ont commis des actes violents en raison d’une maladie ou d’un trouble mental sont détenues en prison, faute de structure médicale adaptée à leur pathologie. Il n’existait pas pour ces patientes particulières, qui présentent un risque de récidive assez élevé, un accueil spécialisé dans un environnement médical hautement sécurisé.
Manque comblé
Les 20 places créées à Zelzate comblent donc un manque évident dans la prise en charge des internés qu’il n’est pas imaginable de réintégrer à brève ou moyenne échéance dans la société.
“Dans cette ‘clinique dans la clinique’, les femmes seront accompagnées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les patientes évolueront dans un environnement totalement étranger à celui de la prison” , assure la ministre De Block. “Ces personnes n’ont pas leur place dans une cellule. Elles doivent être soignées et accompagnées.”
Le ministre Geens embraie : “Nous avons franchi une étape vers des soins conformes à la dignité humaine.”
De fait. Jusqu’ici, quelque 1 100 internés (soit un gros quart des 4 000 personnes que la justice a déclarés dans un état grave de déséquilibre mental) étaient parqués dans les annexes psychiatriques des prisons, sans soins ou sans soins appropriés. Des Centres de psychiatrie légale, mis sur pied à Gand (264 places) et à Anvers (182 places) seront disponibles dans les prochains mois pour les internés dont on peut espérer une réintégration dans la société. Du côté francophone, il y a l’établissement de défense sociale de Paifve (208 lits), le centre régional psychiatrique Les Marronniers (350 places) et une unité de l’hôpital psychiatrique de Manage (23 lits).
Mais pour les autres, à haut risque de récidive et impossibles à réintégrer, il n’existait rien. Les ministres Geens et De Block ont clairement pris la mesure de cette indignité en mettant sur pied des services de soins “long stay” (long séjour). Au printemps prochain, le centre psychiatrique universitaire Sint-Kamillus, à Bierbeek (Brabant flamand) ouvrira une telle section pour hommes de 30 places. Du côté francophone, le centre psychiatrique Les Marronniers, à Tournai, propose déjà 30 places pour hommes depuis janvier dernier. Pour les femmes, une unité de haute sécurité fonctionne au Chêne aux Haies. L’ouverture annoncée de Zelzate boucle donc la boucle.
An.H.