Le ministre met un terme à six mois de non-remplacement du personnel.
Le non-remplacement du personnelen partance a eudes effets désastreux: retards, suppressions d'audiences,fermeture temporairede tribunaux…
Lars Bové
Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), va lancer, en une fois, une grande opération de recrutement dans l'appareil judiciaire: 444 greffiers, gestionnaires de dossiers et autres membres du personnel de la Justice vont être engagés via une opération qui doit permettre de combler des manques à tous les niveaux. De cette manière, Koen Geens entend donner une réponse appropriée aux plaintes et protestations exprimées au sein de l'appareil judiciaire contre le manque d'effectifs qui se fait de plus en plus pénalisant. Depuis 6 mois, la Justice n'a, en effet, plus publié la moindre offre d'emploi pour des recrutements, sauf suite à des mutations ou promotions. Et le non-remplacement du personnel en partance a eu des effets désastreux: retards, suppressions d'audiences, fermeture de tribunaux et même une journée d'action de magistrats et du personnel judiciaire - du jamais-vu.
Le recrutement massif de personnel aura lieu partout: des justices de paix à la Cour de cassation, en passant par les tribunaux de police, les parquets, l'auditorat du travail, les tribunaux de première instance et du commerce, ainsi que les cours d'appel et du travail. Pour certaines fonctions spécifiques de greffiers, pas moins de 16 ou 18 places seront ouvertes en une fois, comme au tribunal de première instance francophone de Bruxelles. " C'est un signal que nous envoyons à la magistrature" , fait savoir le ministre Geens via son porte-parole. Les 444 postes qui seront pourvus représentent, selon le cabinet, un montant de 37 millions d'euros en frais de personnel.
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La Justice respire enfin avec 444 recrutements
L'Echo - 29 Jul. 2015
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On devrait rapidement trouver des candidats. Ceux qui souhaitent se porter candidat pour un de ces 444 postes doivent le faire dans les 30 jours.
Avec l'ouverture de 444 postes dans l'ensemble du pays, le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) donne de l'oxygène à tous les tribunaux, cours et parquets.
Lars Bové
Ces derniers mois, la presse a souvent relaté la situation kafkaïenne que vit notre Justice : de tribunaux devant fermer leurs portes par manque de greffiers au personnel d'entretien obligé de classer la correspondance dans les dossiers. En novembre de l'an dernier, le Conseil Supérieur de la Justice tirait la sonnette d'alarme, citant l'exemple d'un juge de paix à Anderlecht qui n'avait pas réussi à sortir 800 jugements par manque de personnel pour les "dactylographier".
Les réductions budgétaires ont aussi provoqué des tensions communautaires entre les tribunaux de première instance francophones et néerlandophones à Bruxelles. Pour compenser le manque de personnel du côté francophone, le premier président de la cour d'appel de Bruxelles a décidé de transférer sept collaborateurs néerlandophones vers le greffe francophone, au grand dam des juges néerlandophones. Mais le principal signal d'alarme est venu le 20 mars, avec la mobilisation de l'ensemble de la magistrature pour dénoncer la " faillite de la justice ". Ce fut la première fois que les associations de magistrats et le personnel judiciaire des deux côtés de la frontière linguistique ont protesté d'une seule voix contre les " économies catastrophiques " imposées à la Justice. Les magistrats ont souligné que leurs protestations n'étaient pas dirigées contre le ministre actuel de la Justice, Koen Geens.
Malgré tout, les premiers signaux envoyés par Geens au début de la législature, n'étaient pas très encourageants. " Nous n'avons pas la possibilité de recruter ", avait-il indiqué dans une interview au "Tijd" en novembre dernier. Mais les mois suivants, Geens a laissé entrevoir - via différentes mesures - qu'il allait essayer de réduire la charge de travail des tribunaux, cours et parquets et qu'il souhaitait modifier la logique des réductions du budget de la Justice. En mars, à l'avant-veille de la journée d'action des magistrats et du personnel judiciaire, Geens avait déclaré qu'il souhaitait relancer l'embauche pour 183 postes.
Aujourd'hui, il fait un effort plus important qu'attendu avec l'annonce de 444 postes à pourvoir dans tous les tribunaux, cours et parquets du pays (lire aussi en page 1). Il a fait savoir via sa porte-parole que cette opération coûterait 37 millions d'euros. Il s'agit par exemple de postes de gestionnaires de dossiers à la justice de paix à Bruxelles et Anvers, et dans tous les parquets du pays, dont pas moins de sept à Anvers. Pour la fonction spécifique de "greffier gestionnaire de dossier, surtout pour les processus primaires", le tribunal francophone de Bruxelles reçoit 18 postes.
On devrait rapidement trouver des candidats pour cette longue liste de postes à pourvoir. Ceux qui souhaitent se porter candidat pour un de ces 444 postes doivent le faire dans les 30 jours. Une large part du processus de sélection se fera en ligne. Il suffit souvent d'envoyer une copie d'autres sélections déjà effectuées par le Selor. Les détails de chaque procédure de sélection sont disponibles dans l'édition du Moniteur Belge parue hier.