Police, corps de sécurité et magistrature se sont réunis hier au cabinet du ministre de la Justice, Koen Geens, afin de gérer la crise qui empoisonne la vie de ceux qui fréquentent le prestigieux palais de la place Poelaert. Il a été décidé d'embaucher, "jusqu'aux vacances judiciaires" , du "personnel qualifié d'une firme de gardiennage" , a indiqué le ministère.
D'autres pistes de travail ont aussi été évoquées. Parmi celles-ci, le renfort immédiat du corps du palais bruxellois (une centaine d'agents) par des fonctionnaires d'autres villes. L'autre idée, réalisable à bien plus long terme : réaliser une unité de commandement entre les policiers et le corps de sécurité, sous la direction de la zone de police Bruxelles-capitale Ixelles. Une décision radicale. Le recrutement d'un nouveau responsable serait aussi proposé.
Le corps de sécurité représente 400 fonctionnaires à travers le pays. Ils ont pour mission de veiller aux portiques d'entrée mais aussi de mener les détenus entre les salles d'audience et les cellules. Le corps de sécurité de Bruxelles s'estime en sous-effectif et pense qu'il lui manque une quarantaine d'agents pour mener à bien ses fonctions. Il pâtit cependant d'un manque de leadership, avec des responsables absents au quotidien ou en maladie.
Les agents de sécurité sont par ailleurs en conflit quasi-ouvert avec les policiers du palais, qui ironisent régulièrement à leur sujet, et pointent un corps insuffisamment dirigé et mal géré. "Il y a du syndicalisme par-dessus, un problème de motivation de certains membres. On a du mal à obtenir que le scanner ouvre à 7 h 45, ce qui retarde le travail de tous ceux qui œuvrent au palais" , regrette Jean de Codt, premier président de la Cour de cassation, pour qui cependant "tout n'est pas tout noir ou tout blanc" .