Le Vice-Premier ministre et ministre de la Justice Koen Geens a tout mis en œuvre ces dernières années afin d’améliorer le climat au sein des prisons. Le Ministre comprend fort bien les préoccupations des syndicats et espère qu’elles n’aboutiront pas à une grève.
Le Ministre Koen Geens : « Nous associons les syndicats à toutes les concertations. Des concertations distinctes ont ainsi déjà été menées dans chaque prison en ce qui concerne le service minimum garanti. Malheureusement, les syndicats ne répondent pas toujours aux invitations. Pour la réunion de jeudi, nous avons recours à un médiateur afin d’augmenter les chances d’une concertation réussie. Chacun doit comprendre que le service minimum garanti que nous instaurons n’excède pas les obligations qui nous soumises par le Comité européen (CPT) chargé de suivre le traitement et la répression des détenus ».
Pas évident de trouver du personnel
En 2019, il n'y a eu que 381 embauches (chiffres au 01/10/19) dans l’ensemble des prisons. En 2018, 561 collaborateurs ont été recrutés. En 2017, ils étaient 609 et 246 en 2016. Les recrutements en vue d'un personnel qualifié se poursuivent mais il est vrai que le cadre en personnel est insuffisamment rempli à cause d’une pénurie sur le marché du travail. Trop peu de candidats adaptés ne se manifestent. En outre, une concurrence forte se joue notamment avec les entreprises de gardiennage, la police et l’armée.
La population carcérale oscille
Le nombre de détenus au sein des prisons est plus faible qu’à l’entame de la précédente législature (fin 2014) mais malgré tous les efforts consentis, le seuil fatidique des 10.000 détenus est difficilement atteignable. La population quotidienne s’élevait en moyenne à 11.578 détenus en 2014. Elle a baissé à 10.261 en 2018. Aucun chiffre n’est pour l’instant disponible pour 2019.
La diminution du nombre de détenus s’explique notamment par le placement des personnes internées dans des centres spécialisés, par les rapatriements effectifs plus ciblés des détenus condamnés sans titre de séjour et par une application accrue du bracelet électronique en cas de détention préventive. Une augmentation provisoire de la surpopulation carcérale a été induite par la fermeture de la prison de Tilburg en 2016, réduisant la capacité en cellule de 500 places.
Investissements permanents dans les infrastructures
La Régie des Bâtiments effectue en permanence des travaux de sécurisation et d’infrastructures au sein des prisons. Les rénovations de plus grande ampleur se poursuivent également. Ainsi, deux ailes de la cellule de Namur ont complètement été rénovées en octobre dernier, ce sera bientôt au tour des deux ailes restantes. Parallèlement, il est constamment investi dans la construction de nouvelles prisons. La construction de la prison de Haren bat son plein. Cette prison ouvrira ses portes en 2022. En 2020, la construction de la prison de Termonde sera aussi sur les rails. La procédure relative à la désignation d’un consortium en vue de la construction de la nouvelle prison d’Anvers est en cours.
L’installation du téléphone en cellule suit son court. Dans plus de la moitié des prisons belges, la téléphonie en cellule est déjà intégralement déployée. C’est un élément essentiel pour le personnel : comme les détenus ne doivent plus quitter leur cellule, cela représente un gain de temps pour celui-ci. Même si la prison de Saint-Gilles fermera ses portes dès que celles de Haren ouvriront, il a tout de même été décidé d’y installer la téléphonie en cellule dans le but d’améliorer les conditions de travail et de détention à Saint-Gilles.
Le bien-être du personnel avant tout
Le service de prévention externe IDEWE a mené une enquête psychosociale interne parmi le personnel du SPF Justice sur la satisfaction au travail. L’administration a créé des groupes de travail en collaboration avec les syndicats afin de discuter des résultats et des mesures adaptées à élaborer.
La loi du 23 mars 2019 a donné le coup d'envoi de la modernisation du statut du personnel pénitentiaire. Il s’agit ici de « travailler autrement », comme des systèmes de congé harmonisés à un service en continu, un cadre transparent de déontologie, etc. La formation prend également une place importante dans la carrière des agents pénitentiaires.
En ce qui concerne les uniformes des assistants de surveillance pénitentiaire, l’ancien fournisseur des tenues a fait faillite en 2013. Dans les années qui ont suivi, il n’a pas été possible de clôturer complètement le marché public, notamment dû à l’introduction d’offres irrégulières sur le plan technique. Grâce à une nouvelle procédure publique d’achat, un nouveau fournisseur a été désigné en 2018. La livraison intégrale des uniformes aura lieu entre fin 2019 et le premier semestre de 2020.