Le Moniteur de sécurité 2018, vaste enquête menée auprès de 168.000 Belges pour la première fois depuis 2008 et présentée mercredi par les ministres de la Justice et de l'Intérieur, démontre un important décalage et un manque de confiance envers les autorités. Notamment en matière de criminalité numérique.
Le nombre de ces faits a progressé de 14,8% en 2018. Selon le Moniteur, les deux premiers faits dont les sondés se sont déclarés victimes sont l'escroquerie sur internet et l'intrusion dans un ordinateur ou smartphone. "Ces chiffres ne sont malheureusement que la partie émergée de l'iceberg. Ces délits sont très peu rapportés", souligne le commissaire général, Marc De Mesmaeker. Seulement 14% des victimes d'un hacking ont en effet rapporté l'incident à la police. Pour la fraude sur le net et le harcèlement, ce chiffre atteint 22%. "Ce sont quelque 200.000 infractions commises virtuellement qui ne sont pas signalées", analyse la police fédérale. Le ministre de la Justice, Koen Geens, (CD & V), a insisté sur le besoin d'investir dans la cybersécurité et la formation des citoyens face aux dangers d'internet.
Le Moniteur indique que tous les faits de criminalité connaissent des absences de dénonciation. Ainsi, Quatre faits de moeurs sur cinq restent inconnus de la police. La situation interpelle Koen Geens. "Il y a un réel travail scientifique à mener sur le sujet, indique-t-il. Il n'est pas évident d'expliquer pourquoi on dénonce plus certains faits que d'autres. Un manque de confiance en la Justice, un caractère timide, un chef de corps que la victime connaît... Toute une série d'éléments empêchent de venir faire une déposition. Je crois cependant que toute la chaîne décisionnelle est responsable. Il y a un manque de confiance des citoyens envers leurs services."