La banque de données ADN pour personnes portées disparues arrive enfin cet été ! Le ministre de la Justice Koen Geens a en effet débloqué le budget nécessaire pour la lancer officiellement. Les enquêteurs espèrent que cet outil pourra les aider à résoudre de vieux cas de disparitions. “Désormais, nous pourrons comparer l’ADN de chaque disparu ou de sa famille avec celui des corps retrouvés” , explique Katty Doms, de la cellule des Disparitions.
Jusqu’à présent, quand la police retrouvait un corps, son ADN n’était pas systématiquement comparé à celui des personnes portées disparues. À partir de cet été, la situation devrait enfin changer grâce à une banque de données qui reprendra l’ADN des disparus et de leur famille, et celui de tous les corps retrouvés par la police.
“Cette nouvelle nous ouvre énormément de nouvelles possibilités, spécialement pour des affaires qui demeurent de vrais mystères , explique Katty Doms. Si les ADN d’un disparu et d’un corps sont relevés, nous pourrons comparer toutes les données. Jusqu’à présent, il fallait savoir à qui appartenait le corps pour pouvoir réaliser une analyse ADN. Mais maintenant, ce sera fait de façon aléatoire et automatique.”
Grâce à ce système, la police pourra peut-être résoudre des dossiers de disparitions qui ont plusieurs années. La question ne sera plus “Qu’est-il arrivé au disparu et où a-t-il été vu pour la dernière fois ?” mais plutôt : “Avons-nous l’ADN de cette personne ?” Et au cas où on ne l’aurait pas : “Avons-nous des objets appartenant à la personne et qui pourraient détenir des traces d’ADN ?” Et enfin : “Cette personne a-t-elle encore des parents ?”
Dans les prochaines années, les policiers pourraient donc être amenés à recontacter des familles de personnes disparues parfois depuis plusieurs années pour leur demander leur ADN. “Certaines familles risquent naturellement de se demander pourquoi on les contacte si tard et elles risquent de penser qu’on a perdu du temps. Mais en réalité, il s’agit d’une nouvelle opportunité pour les retrouver.”
Dans un premier temps, les enquêteurs chercheront donc l’ADN de la personne disparue. “Une dent qui traîne quelque part ou une brosse à cheveux… De cette manière, nous pourrons établir un profil qui pourra servir au niveau national mais aussi international, pour des corps qui ont été retrouvés à l’étranger. Inversement, il y a aussi environ 100 fichiers avec des corps et des membres non identifiés que nous inclurons dans cette base de données. Celle-ci s’avérera également utile pour de nouvelles disparitions. S’il n’y a aucun signe de vie depuis un mois et que plus aucune recherche n’est prévue, nous allons également commencer la procédure d’analyse de l’ADN” , explique Katty Doms.