Le président français, E. Macron, réunit 80 pays à Paris afin d’aborder la lutte contre le financement de Daesh et d’Al-Qaida. C’est une lutte que soutient la Belgique avec tous ses moyens. Nous sommes un petit pays, mais nous avons dû faire face au terrorisme, tout comme nos chers voisins français. Le Ministre Geens est convaincu qu’une approche mondiale est cruciale afin de relever les enjeux actuels. Il défendra vigoureusement ce message à Paris.
En présence de dizaines de collègues-ministres, le Ministre portera une attention aux nouveaux défis internationaux. Afin de se faire une idée des flux financiers classiques, une coopération approfondie entre le secteur privé et les autorités est nécessaire. Suivre le financement, c’est aussi suivre les réseaux terroristes. Toutefois, le financement du terrorisme ne se limite aujourd’hui plus à la recherche de comptes bancaires et de transactions. Le financement par exemple par le biais de pillages d'œuvres d’art et de richesses nationales telles que le diamant, le pétrole ou l’or méritent aussi une attention internationale supplémentaire. Le darkweb, le deepweb et les monnaies virtuelles gagnent également en importance dans le financement de la criminalité et du terrorisme. En tant qu’autorité belge, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, mais l’expertise internationale est essentielle pour aborder en profondeur ces aspects.
Plus près de nous, tant en France qu’en Belgique, il a pu être constaté que des organisations amassaient de l’argent au profit de détenus terroristes, de leur famille ou pour le paiement de frais spécifiques. En 2017, la Cellule de traitement des informations financières (CTIF) a transmis au total 164 dossiers aux parquets. Dès lors, assécher ce financement est une priorité pour notre pays aussi. La Belgique n’a donc pas attendu un plan d’action global et élabore son plan d’action dans le cadre du financement du terrorisme.
C’est ainsi qu’en 2016, nous avons déjà pris plusieurs mesures audacieuses. Les incriminations pour financement du terrorisme ont été étendues. Depuis 2016, la recherche, la collecte et la possession de moyens financiers en vue de commettre un délit terroriste peut faire l’objet d’une condamnation. Même lorsque le contexte d'un groupe terroriste fait défaut, ce type de financement est punissable. Citons par exemple le financement des loups solitaires. Des dizaines de condamnations pour soutien logistique et financier ont déjà été prononcées.
Grâce à la loi Pot-Pourri, la coopération entre les services dans le cadre des enquêtes financières relatives au terrorisme a été étendue en 2016. En outre, cette nouvelle loi prévoit un canal permanent pour l’échange d’informations entre la CTIF, le Ministère public et les services de renseignement. En 2017, la CTIF a intensifié sa coopération avec les établissements pénitentiaires belges dans le but de mieux pouvoir identifier la problématique des paiements destinés aux détenus. Une coopération accrue pour plus de sécurité.
Malgré les nombreuses mesures, le Ministre Geens est pleinement conscient que ce n’est qu’à la source qu’il est possible de lutter contre le problème du financement du terrorisme par le biais d'une approche internationale. C’est la raison pour laquelle le Ministre se réjouit de l’initiative prise par le président français et défendra bec et ongles la position de la Belgique à Paris.