Le texte a été voté ce jeudi après-midi au parlement. Dans leur lutte contre la criminalité et bien sûr contre le terrorisme, les enquêteurs vont pouvoir disposer d’un nouvel outil : une banque de données comprenant les empreintes vocales des suspects et des personnes condamnées.
Pour identifier les suspects, on avait déjà les photos, les empreintes digitales, les profils ADN… Désormais, on aura aussi leurs voix.
Une aide à l’enquête
La banque des empreintes vocales aidera à identifier, via un logiciel et sur base de leur voix, des suspects et des personnes condamnées, dont l’empreinte vocale a déjà été enregistrée dans le cadre de dossiers pour lesquels une écoute téléphonique a été effectuée. Cela permettra de faire des liens au sein d’un même dossier ou de relier plusieurs dossiers entre eux.
On parle bien d’une « empreinte vocale » dans la mesure où la voix va, sur la base de ses caractéristiques propres, être modélisée en un code unique. Un peu comme cela se fait déjà pour les empreintes dactyloscopiques.
La banque ne gardera pas les enregistrements mais seulement le code correspondant à la voix enregistrée. Seules pourront être conservées les empreintes vocales de personnes condamnées ou suspectes, qui font ou ont fait l’objet d’une mesure d’écoute, avec l’accord d’un magistrat.
Pas une preuve
Pas question, donc, de conserver dans la banque l’empreinte vocale d’autres personnes qui seraient enregistrées lors d’une écoute téléphonique, comme les témoins ou des personnes impliquées par hasard dans la conversation. « Ces empreintes vocales ne pourront servir qu’à des enquêtes et ne pourront pas être présentées comme des preuves en justice », insiste Marie Landsheere, du cabinet du ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V). Seuls des fonctionnaires de police peuvent avoir accès à la banque de données.
F. DE H.