Koen Geens était l'invité de Martin Buxant, sur les ondes de BelRTL. Interrogé sur les actions possibles pour aider les travailleurs de Caterpillar, le ministre de la Justice s'est montré prudent. L'extrême-gauche a en effet lancé l'idée de saisir les stocks de l'entreprise américaine qui a décidé de fermer son site de Gosselies. "Je n'ai pas d'idée prononcée là-dessus, ce serait trop dangereux. Je constate que la Belgique, comme d'autres pays, est victime d'une globalisation de plus en plus puissante. Nous avons eu en Flandre la même expérience avec Opel et Ford".
Pour le ministre, notre faiblesse réside dans notre régime de licenciement collectif et de chômage technique. "Ce n'est pas trop facile de licencier mais la facilité relative nous rend davantage attractif pour les multinationales étrangères."
Il se veut toutefois serein pour l'avenir de Charleroi et de la région. "Le désespoir n'est pas justifié même si ce n'est pas bon pour le moral". Il affirme que la province offre beaucoup de possibilités. "Les investissements de certaines entreprises le démontrent. Les gouvernements fédéral et régional doivent tout faire pour aider les gens."
"Le travail avance mais pas assez vite"
Outre l'actualité sociale de ces derniers jours, le ministre de la Justice se concentre aussi sur la réforme de la justice. Il balaie ainsi d'un revers de la main la fin du service pro déo. "Comme pour l'assurance maladie, il est normal d'avoir un ticket modérateur sauf pour ceux qui ont vraiment besoin d'avoir un service gratuit. Il y aura toujours 10 exemptions."
Quant à la fin annoncée de la Cour d'assises, il explique que des propositions sont en phase de rédaction. "Lors de la simplification de la correctionnalisation, j'ai annoncé à la commission Justice que nous étions dans une phase transitoire. A mon avis, la phase finale pourrait être une chambre criminelle auprès du tribunal correctionnel avec la même ouverture de débats, de la preuve et des témoins que la Cour d'assises. Le tribunal serait mixte, à savoir composé de juges et de gens du peuple qui pourraient être des experts".
La situation dans les prisons est également au centre des préoccupations. On se souvient de ces longues semaines de grèves. "Je crois que tout est rentré dans l'ordre mais il reste l'exécution des mesures proposées". Le ministre rappelle ainsi le recrutement de 111 nouveaux agents. Trois cents autres doivent encore gonfler les rangs. "Nous avons le feu vert de l'inspection des finances sur la prime de flexibilité. Nous aurons une évaluation en fin du mois avec les syndicats. On avance mais pas assez vite!", reconnaît-il tout de même.
La Belgique compte aujourd'hui, 10.200 détenus, soit une diminution de 1.200 personnes depuis l'arrivée en fonction de Koen Geens. Cette réduction, il l'attribue à l'exportation des internés vers des établissements spécialisés, au rapatriement plus efficace des illégaux vers leur pays d'origine (six mois avant leur remise de peine), à la surveillance électronique et à une meilleure gestion de juges d'instruction et de parquet dans la détention préventive.
Néanmoins, il reste encore du pain sur la planche puisqu'à l'automne 350 détenus rentreront de Tilburg aux Pays-Bas. La plupart ira au nord du pays mais aussi au sud.
Quant à la grande prison de Schaerbeek-Haaren, le ministre l'envisage pour 2020. En attendant, Forest, dont deux ailes seront fermées en octobre, deviendra un centre de détention en régime ouvert avec 180 prisonniers, là où Saint-Gilles sera davantage une maison d'arrêt.
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