Koen Geens (CD&V), le ministre de la Justice, semble en voie de tenir sa promesse de réduire la surpopulation carcérale.
À la date du 11 août 2016, il se trouvait 10.289 détenus en cellule, soit 1.200 de moins qu’en 2014 et le nombre le plus bas depuis 2010.
En 2013, il y avait encore 134 détenus enfermés pour 100 places disponibles dans les prisons du Royaume, la plupart du temps à trois par cellule de deux, dormant sur des matelas à même le sol dans des prisons complètement vétustes avec un équipement sanitaire déplorable.
Lorsque le ministre Geens a conclu un accord en mai dernier avec les gardiens, au terme d’une grève de plusieurs semaines, il avait promis de réduire le nombre de détenus sous la barre des 10.000 et de manière durable.
Les nouveaux chiffres montrent que la réforme est en bonne voie. Le porte-parole du ministre nuance cependant qu’en été, il y a toujours moins de détenus parce que les tribunaux fonctionnent au ralenti et qu’il y a également moins de criminalité.
Le total devrait donc grimper à nouveau dans les mois à venir. Toutefois, quand on regarde les années précédentes à la même époque, on constate une nette diminution.
Le 11 août 2015, par exemple, il y avait 10.981 personnes en cellule contre 11.473, le 11 août 2014. Soit une chute de 1.200 détenus en deux ans.
Koen Geens voit trois explications à cette évolution.
“L’ouverture de centres psychiatriques spécialisés pour détenus est un progrès important. Depuis l’ouverture d’un hôpital à Gand, 350 détenus ont déjà pu quitter la prison. Pour l’an prochain, nous tablons sur 170 places dans un nouveau centre à Anvers et 250 dans le circuit extérieur.”
“Ensuite, poursuit le ministre , on a accéléré l’expulsion des criminels en séjour illégal. La nouvelle loi autorise de préparer leur retour au pays à partir de six mois avant la remise en liberté contre deux mois auparavant. De plus, les détenus sans titre de séjour valable peuvent être remis plus tôt en liberté s’ils quittent réellement la Belgique. Ainsi, l’an dernier, 1.437 détenus ont été éloignés contre 625 en 2014.”
Enfin, il y a davantage de bracelets électroniques mis en circulation.
Les syndicats accueillent ces chiffres avec un peu de scepticisme. “L’été, il y a toujours une baisse du nombre de détenus. Pour passer durablement sous la barre des 10.000, il faudra encore pas mal de travail mais on semble clairement aller dans la bonne direction”, selon Gino Hoppe (socialiste) et Filip Dudal (chrétien).
Les syndicats attendent beaucoup aussi de l’engagement de 400 gardiens et de l’ouverture de nouvelles prisons.