L’Etat continue sa lutte contre la radicalisation à Bruxelles. Selon nos collègues de Sudpresse , dix nouvelles mosquées vont, d’ici peu, être reconnues dans la capitale. Ce qui porterait leur nombre à 24. « Vu mes initiatives afin d’augmenter ce nombre, ces dix dossiers sont en ordre sur le plan administratif et politique au niveau de la Région bruxelloise. Ils sont actuellement étudiés par mes services », explique Koen Geens (CD&V), ministre de la Justice. Une est située à Berchem, deux à Laeken, deux à Anderlecht, une à Schaerbeek, une à Bruxelles, une à Saint-Gilles, une à Koekelberg et une à Neder-over-Heembeek.
Pour qu’elles soient reconnues, ces mosquées doivent être contrôlées par l’autorité fédérale. Au niveau des normes incendie, mais surtout au niveau du radicalisme.
Que ce soit au niveau du fédéral ou de la Région bruxelloise, les autorités désirent qu’un nombre maximum de mosquées passent par cette reconnaissance.
Des conditions et des aides
Parmi les autres conditions de reconnaissance, ces structures doivent présenter leurs comptes, et accueillir au moins 200 fidèles. Une fois reconnues, elles peuvent notamment prétendre à un financement public, au même titre qu’une église ou une synagogue. L’autorité fédérale se charge de payer les salaires des imams et l’Exécutif des musulmans de les former.
La plupart des mosquées non reconnues sont gérées sous le statut d’ASBL. Et vivent dans une certaine clandestinité. Bruxelles compterait 56 de ces structures. Il peut s’agir de simples garages ou de salles de fêtes dont l’existence est possible grâce aux dons des fidèles ou de l’étranger.
Lorsque ce type de structures est repéré, une procédure se met en place, comme le détaille Etienne Annaert, délégué permanent chez Sypol et membre de la Sûreté de l’Etat : « Lorsque l’on apprend l’existence de ce genre de rassemblement, on tente d’abord de savoir, via des informateurs, si une activité illégale s’y déroule. On ne peut pas y aller nous-mêmes. Car rien n’interdit, a priori, aux gens de se réunir chez eux. Les financements illégaux de mosquées se font de la main à main. Et pour les prêcheurs radicaux, ils affirment venir en Belgique pour d’autres motifs. Dans les faits, ces mosquées clandestines sont souvent, au même titre qu’internet, un foyer de radicalisation pour les jeunes. »
On estime à 68 le nombre de mosquées non reconnues en Région bruxelloise. Un total qui devrait bientôt baisser.
Le ministre de la Justice s’emploie donc logiquement à tenter de faire reconnaître un maximum de mosquées, qui peuvent, de la sorte rester sous le contrôle de l’Etat belge.