La collaboration entre la Belgique et la France dans le cadre de l'enquête des attentats de Paris a été marquée par des tensions, aussi bien au niveau des autorités politiques que judiciaires. Mais avec l'arrestation du suspect numéro un, Salah Abdeslam, tout est oublié, à en croire le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V), qui était l'invité des Décodeurs RTBF ce dimanche.
Le ministre assure que ces critiques lancées de part et d'autre de la frontière au cours de l'enquête ont aujourd'hui bien disparu. "Les enquêteurs ont merveilleusement travaillé ensemble. Donc n'en parlons plus. C'est derrière nous."
Il s'agit maintenant de poursuivre la coopération jusqu'à l'extradition de Salah Abdeslam vers la France. Et ce dans les trois mois, comme le demande le procureur français ? "C'est possible, répond Koen Geens. Mais c'est la justice belge qui en décidera" à travers une procédure qui "peut traîner et prendre entre 6 semaines et trois mois". Un délai "raisonnable" selon lui.
Un handicap pour l'enquête belge ?
Mais ce délai pourrait-il malgré tout handicaper l'enquête côté belge ? Jusqu'à peut-être empêcher de découvrir d'autres ramifications de cellules terroristes ou des projets d'attentats ? "Les enquêteurs peuvent actuellement continuer à interroger Salah Abdeslam", répond sans se mouiller Koen Geens. "Et s'il n'était pas jugé en France pour les faits commis en Belgique, il pourrait être retransféré à la justice belge si elle le demande. Tout cela est prévu par le droit européen."
Le ministre ne remet par ailleurs pas en question les réformes prévues pour la justice belge – notamment en ce qui concerne l'autorisation des perquisitions 24 heures sur 24 – après l'arrestation d'Abdeslam. Elles sont toujours nécessaires, le combat contre le terrorisme n'est pas terminé, assure-t-il. "Les technologies progressent, et il faut combattre à armes égales."
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