Permission de sortie pour Staf Van Eycken

le mardi 16 février 2016 10:00 La Libre Belgique

Staf Van Eycken, le plus ancien détenu du pays, aurait obtenu, du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) mais contre l’avis de l’administration pénitentiaire, une autorisation de sortie, indique “La Dernière Heure”. Tour à tour, les anciens ministres de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), Stefaan De Clerck (CD&V) et Annemie Turtelboom (Open VLD) avaient refusé qu’il puisse quitter la prison de Louvain-Central où il croupit depuis plus de 40 ans.

Dans un monastère

En 2009, le détenu avait saisi la justice pour qu’elle l’autorise à sortir de temps en temps de prison mais elle s’y était opposée. Cette fois, il devrait profiter de sa sortie pour rencontrer un prêtre dans un monastère, indique la “DH”.

Celui qu’on a appelé le vampire de Muizen (localité proche de Malines) avait été condamné à mort, en avril 1974, pour le meurtre de trois femmes, en 1971 et 1972, avant que sa peine soit commuée en réclusion criminelle à perpétuité. Il devait son surnom au fait qu’il avait mordu les seins de ses victimes âgées de 17, 19 et 47 ans. Celui qui détient depuis plusieurs années le titre peu enviable de plus ancien détenu du pays avait obtenu, entre 1985 et 2006, 86 autorisations de sortie de la prison de Louvain-Centrale. C’est en 2006 que la ministre de la Justice de l’époque, Laurette Onkelinx, décida de supprimer ce régime.

Van Eycken n’a jamais demandé de libération conditionnelle. Mais pendant 21 ans, il avait pris goût à ces sorties d’une demi-journée, histoire de prendre l’air et se donner l’illusion, selon son avocat, “d’appartenir toujours au monde des vivants” . Un agent pénitentiaire l’accompagnait et le “vampire” rendait visite à un ami, buvait un café à une terrasse ou demandait à rouler quelques kilomètres sur le ring de Bruxelles. Puis rentrait à Louvain-Centrale.

En 2006, une loi a changé la donne. La durée des sorties des détenus présentant un plan de réinsertion a été élargie mais les sorties pour convenance ou confort personnel ne sont plus prévues au programme. On croyait donc que Staf Van Eycken, qui n’a jamais présenté le moindre plan, ne sortirait plus jamais de cellule. Mais Koen Geens, dont c’est la prérogative, lui a “offert” quelques heures de liberté, considérant peut-être qu’à près de 70 ans Van Eycken ne présentait plus le moindre danger.J.-C.M.

J.-C.M.