Ce soir, France et Belgique se retrouvent pour un mini-sommet dédié à la lutte contre le terrorisme. "Un sommet prévu de longue date, reporté quelques fois", précise le ministre, mais qui est d’autant plus important après les récents attentats. "Il est temps de faire le bilan et de voir ensemble ce qui va se passer à l’avenir. Il y aura sans doute une déclaration conjointe qui indiquera les priorités. Pour moi ce qui est important, c’est que les deux pays se mettent ensemble pour mieux se défendre par rapport aux providers, par exemple Twitter, Facebook, Viver, WhatsApp, où on peut encrypter et où il est difficile pour la Sureté et les policiers d’intercepter les communications, de connaitre l’identité des personnes. On a souvent affaire à des providers étrangers, américains, canadiens, qui ne collaborent pas toujours avec des petits Etats comme la Belgique".
Autre point à améliorer : la coopération transfrontalière. "La coopération devrait mieux se focaliser sur la possibilité d’arrêter des gens sur les territoires d’autres pays quand la poursuite a commencé sur son territoire. Ce n’est pas encore le cas avec la France".
Koen Geens s’est lancé dans une grande réforme de la Justice. Entre autres, le fonctionnement de la cour d’assises est revu. A l'avenir, les crimes pourront être jugés par le tribunal correctionnel. Une réfome critiquée, notamment par l’Ordre des avocats.
Koen Geens relativise cependant et propose une nouvelle piste d’évolution. "Les chambres des mises vont décider de ce qui est correctionnalisé ou pas. Ce sera leur responsabilité. Je crois que le jury populaire peut avoir des avantages, par rapport par exemple à des crimes passionnels où l’empathie peut être plus importante que celle des juges. Je me demande si on ne devrait pas aller vers une mixité avec une chambre composée de professionnels et de quelques citoyens".
Le manque de moyens de la Justice est encore revenu sur le devant de la scène la semaine dernière avec la libération de Christian Van Eyken, pour vice de procédure. Koen Geens reconnaît qu’ "à terme il nous faudra plus de moyens. Mais chaque vice de procédure n’est pas la conséquence d’un manque de moyens, nous sommes tous des êtres humains".
Le contrôle budgétaire approche, et il devrait être difficile. En prévision de celui-ci, le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA), propose de réduire le taux d’impôt des sociétés et de supprimer les déductions fiscales.
Une idée que soutien Koen Geens, mais il estime que le timing n’est pas le bon. "J’ai proposé exactement la même chose lors des négociations gouvernementales. Il est clair que nous allons vers un contrôle budgétaire difficile. Réduire les impôts n’est pas une mauvaise idée, mais j’aurais aimé en parler tranquillement et pas par micro interposé".
Et faudra-t-il toucher à la sécu ? "Nous sommes déjà allés très loin dans l’accord gouvernemental par rapport à la sécurité sociale…", conclut le ministre CD&V.
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