Jeudi soir, on a appris que le niveau de la menace redescendait de quatre à trois sur la Région bruxelloise et à Vilvorde, soit le même niveau pour l'ensemble du pays. Une décision prise sur base de l'analyse de l'Ocam (Organe de coordination pour l'analyse de la menace) alors qu'aucun nouvel élément n'est apparu dans l'enquête et que mercredi encore, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, confiait à ABC News que dix individus lourdement armés étaient recherchés.
La question aujourd'hui est donc de savoir pourquoi ce niveau de la menace a été ramené à trois. C'est la question que nous avons posée au ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), invité de L'Acteur en Direct ce vendredi dans Matin Première.
La raison concrète est très compliquée à expliquer
Visiblement, le gouvernement s'est mis d'accord pour garder un certain flou sur le sujet, répétant qu'il s'agit d'une décision de l'Ocam qui "a décidé, en vertu des informations dont il dispose des différents services d'appui (il y en a sept) que les informations ne convergent plus vers une menace niveau 4, c'est à dire grave et imminente, mais une menace niveau 3".
"La raison concrète est très compliquée à vous expliquer, même si je la connaissais", a ajouté Koen Geens, "parce que justement, c'est la conclusion d'un raisonnement sur base des différentes informations, de différents services d'appui qui convergent vers un certain résultat. Ce n'est pas une mathématique, ce n'est pas une science, mais c'est quand même un raisonnement très construit qui a été basé sur des informations très concrètes des différents services".
"Je ne sais pas en dire plus, malheureusement pour vous", a-t-il même déclaré.
La menace reste devant nous, la vigilance reste de mise
A la question de savoir si les cellules qui auraient dû frapper ne sont plus en état de le faire, il répond : "Il y a évidemment un lien entre l’enquête et le niveau de menace parce que le parquet fédéral est un des services d'appui de l'Ocam, mais il y en a six autres".
D'après Koen Geens, "ce n'est pas seulement l'état de l'enquête qui justifie un certain niveau de menace".
En attendant, "c'est clair que la menace reste devant nous, elle n'est pas derrière nous. La seule chose, c'est que pour l'instant elle n'est pas imminente et donc ne justifie pas une alerte absolue. Mais la vigilance reste de mise. C'est tout ce que je sais dire", conclut-il.
Je ne veux pas le dire
Interrogé sur les propos de Didier Reynders parlant des dix terroristes, il répond juste : "Moi, je ne l'ai pas entendu". Et quand Bertrand Henne lui rétorque que lui l'a entendu, il ajoute : "C'est vous qui le dites !".
Quant à savoir si un attentat a bien été déjoué à Bruxelles, c'est tout aussi langue de bois : "Comme ce n'est pas une information officielle, je ne peux pas confirmer". Mais il finira quand même par lâcher ces mots : "Je ne veux pas le dire et dès lors, je ne suis pas en mesure de vous le dire".
Que celui qui n'a jamais fait d'erreurs, jette la première pierre
Concernant les erreurs de communication du gouvernement, Koen Geens déclare : "Que celui qui n'a jamais fait d'erreurs, jette la première pierre".
"C'est une période de grand stress", ajoute-t-il, une petite erreur "ici et là", c'est "normal".
Le ministre de la Justice tient, par ailleurs, à souligner le "grand travail professionnel" de ses services, du parquet, de la police et des militaires.
Koen Geens a également affirmé qu'"en droit pénal, on a suffisamment de moyens" pour que les personnes fichées par l'Ocam soient dans l'obligation de porter le bracelet électronique, comme l'a annoncé le Premier ministre il y a une dizaine de jours
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