Frank Van den Bleeken, interné depuis 30 ans pour des agressions sexuelles et la mort d'une jeune fille, a affirmé dimanche à son avocat se sentir "trompé" et a indiqué que sa demande d'euthanasie était plus que jamais d'actualité. "Il s'agit de la conséquence inévitable de ce qu'il a appris samedi", a indiqué l'avocat du détenu, Jos Vander Velpen.
L'émission néerlandaise Nieuwsuur a rendu public samedi un courrier du secrétaire d'Etat néerlandais de la Justice faisant état de l'impossibilité d'accueillir l'interné belge Frank Van den Bleeken dans une institution spécialisée aux Pays-Bas.
Rendez-vous mercredi
L'homme contre qui une décision d'internement a été décidée séjourne en prison depuis 30 ans. Il avait réclamé l'euthanasie mais le médecin qui devait la pratiquer s'était ravisé suite à la promesse de transférer son patient vers un centre néerlandais spécialisé pour l'accueil à long terme des délinquants sexuels.
Dans l'intervalle, M. Van den Bleeken a été admis au nouveau centre de psychiatrie légale de Gand. Le revirement des Pays-Bas a rendu le détenu "profondément malheureux" , selon Me Vander Velpen. "C'est un supplice qui dure depuis plus de deux ans. Il est passé de l'espoir au désespoir. On ne peut pas jouer sans cesse avec les sentiments de quelqu'un qui souffre insupportablement."
Me Vander Velpen attend donc l'issue de la rencontre qui aura lieu mercredi entre le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) et la famille du détenu. "Nous ne connaissons pas les coulisses de la négociation avec les Pays-Bas. Peut-être que le ministre Geens a encore une solution."
De son côté, le ministre Geens déplorerait "au plus haut point" le refus des Pays-Bas alors que le précédent secrétaire d'Etat néerlandais s'était engagé à coopérer pleinement et à tout mettre en œuvre pour faciliter juridiquement ce transfert.