Dangereusement accros aux jeux, les Belges? Un nombre croissant d'entre eux en semble en tout cas conscient, à en croire les statistiques que dévoile le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V). Elles concernent les inscriptions sur le site «www.aide-aux-joueurs.be», mis sur pied par la commission des jeux de hasard et une ASBL. En 2014, 168 personnes s'y étaient spontanément inscrites, contre 82 l'année auparavant, soit un doublement en l'espace de douze mois.
Parmi elles, une forte proportion des Liégeois (22,7%) et de Hennuyers (22,3%) devançant de peu les Bruxellois (20%). Tous trois sont confortablement installés devant les Namurois (7,3%), les Brabançons wallons (6,5%) et les Luxembourgeois (3%).
Mais on y constate également une proportion assez importante de jeunes. 1,2% des inscrits avaient ainsi pile 16 ans, contre 17% qui étaient âgés de 18 à 24 ans, et 35,1% en 25 et 34 ans. La proportion va ensuite en diminuant, avec 24,5% de 35-44 ans, 15% de 45-54 ans et 7% de 55-64 ans.
Bientôt des thérapeutes
Toutes ces personnes ne vont néanmoins pas jusqu'au bout de l'aide qui leur est proposée. Ils sont 35 (sur 168) à l'avoir fait en 2014, contre 20 (sur 82) l'année d'avant. Mais le site, automatisé, ne développe pas d'aide personnalisée avec un thérapeute, si bien qu'il est difficile de tirer des conclusions de ce «décrochage» avant terme.«Le fait de ne pas suivre l'entièreté du programme peut néanmoins donner lieu à un bon résultat», assène ainsi le ministre Geens. «Inversement, suivre l'intégralité du programme n'offre aucune garantie de succès».
En 2015, le ministre compte donc développer une autre partie «très importante» du site internet, qui permettra la mise en place d'un chat avec thérapeute. Rappelons qu'en parallèle, début 2015, il y avait 22.111 exclusions volontaires des casinos et salles de jeux, contre 19.665 un an plus tôt.