La célébration des 100 ans de l'inondation de la plaine de l'Yser hier à Nieuport et Ypres a fait forte impression. Notre Souverain et la chancelière allemande y ont prononcé de très beaux discours devant le monument d'Albert 1er à Nieuport. Le Last Post, joué par les clairons à la Porte de Menin à Ypres, auquel se sont joints les vœux de tous les mouvements philosophiques et religieux dans notre pays, a également donné des frissons. Mais ce que j'ai trouvé le plus poignant a été "Song to the Moon", extrait de l'opéra Rusalka (Dvorak), interprété par la soprano suisse Fabienne Conrad, parée d'un manteau de coquelicots, et accompagnée par les jeunes filles de la chorale Scala d'Aarschot. Le bouquet (de coquelicots) final a été le concert de l'œuvre spécialement composée pour la circonstance «Voice of the Living» que Wim Mertens et son ensemble ont donné le soir dans la cathédrale. Il faisait hier un froid de canard, et la plupart des invités étaient bien trop légèrement habillés. Cela nous a donné une toute petite idée, à dose homéopathique pourrait-on dire, des épreuves douloureuses que tous ces jeunes gens ont dû endurer il y a une centaine d'années. Plus jamais la guerre, a-t-on dit ensuite. On oublie si vite…